Saint Marc-La-Lande
La Commanderie des Antonins
L'histoire de Saint Marc-la-Lande est liée à l'histoire de l'ordre des moines Antonins arrivé à la Lande vers 1260. Seule une chapelle existait sur l'emplacement actuel du bourg. La paroisse était alors au lieu dit "Saint Marc" et le bourg actuel était "la Lande de Saint Marc".
L'ordre de Saint Antoine était un ordre hospitalier puissant et réputé, spécialisé dans le soin d'une maladie terrible au Moyen Âge, le "Mal des Ardents", appelé aussi plus tard "feu Saint Antoine". Provoqué par l'ergot de seigle, le mal des ardents entraînait à l'époque des ravages considérables dans les populations touchées.
A Saint Marc-la-Lande, la Commanderie était peut-être un hôpital comme c'était le cas pour certaines commanderies antonines.
Les Antonins avaient aussi vocation de charité envers les pauvres et les passants, notamment envers les pèlerins des chemins de St Jacques de Compostelle.
La Commanderie des Antonins
1 rue des Antonins
79310 Saint-Marc-la-Lande
L'ordre de Saint Antoine possédait deux sortes de maisons : des commanderies et des prieurés. Les établissements comportant peu de religieux (de 1 à 8, un seul en comportait 12). Ici, la commanderie pouvait accueillir 6 religieux et dépendait de la région Limousin. Elle était l’une des plus importantes maisons de la province.
Pour la période de 1260 à 1500, nous disposons de peu d'informations. Cependant la liste des commandeurs est connue et ininterrompue jusqu'en 1562, date de la destruction de l'église et de la commanderie par les huguenots.
Dès 1620, Les Antonins envisagent de reconstruire la commanderie et l'église. Il faut de nombreuses années avant que le projet aboutisse. L'établissement restera en ruines jusqu'en 1654. Les descriptions dont nous disposons permettent d'imaginer que la commanderie dans sa longueur totale du début du 17° siècle était plus longue que le bâtiment actuel.
Au 17°, le pouvoir royal souhaite mettre de l'ordre dans les multiples ordres religieux existants. Les règles édictées à ce moment là conduisent l'ordre des Antonins à s’unir à l'Ordre de Malte qui les reçoit à bras ouverts en 1775.
Au moment de la Révolution, les biens de la commanderie sont vendus comme biens nationaux. Ils restent propriété privée jusqu'en 1843 : à ce moment-là, le propriétaire décide de donner à la commune, la commanderie et la collégiale afin que cette dernière soit rendue au culte (La paroisse avait été rattachée à celle des Groseillers).
À la fin du 19°, de gros travaux de rénovation amènent la collégiale à son aspect actuel.
En 1983, la municipalité prend la décision de se lancer dans une nouvelle remise en état, épaulée par une association locale (l'ARAL) et soutenue par le conseiller général du canton, Georges Bobin. Les travaux commencent dans l'église en 1985, réalisés par un groupe d'une dizaine de jeunes "T.U.C.", épaulés par des chantiers de jeunes l'été. Ils dureront deux ans et seront suivis par une énorme rénovation de la commanderie qui était menacée de ruine.
Aujourd'hui la Commanderie est bien vivante, elle reçoit plus de 10 000 visiteurs chaque année. Elle est redevenue un lieu d'accueil, de rencontres et de découverte, et rayonne bien au-delà de la commune et du sud de la Gâtine.
D'après « Les Antonins à la Lande » (livret historique édité par la Maison du Patrimoine).
La Collégiale
La Collégiale de Saint Marc-la-Lande, dont la construction peut être datée du début du 16°, est le plus important édifice de style gothique flamboyant des Deux-Sèvres. Elle est surtout remarquable par sa façade et son côté sud.
Elle a subi les affres des guerres de Religion et de la Révolution Française, son histoire mouvementée est faite de destructions et de renaissances.
Église paroissiale, la Collégiale de Saint Marc la Lande est un monument historique classé.
Un certain Cardinal Ardouin donna aux Antonins, en 1260, la chapelle qu'il possédait au lieu dit « la lande de Saint Marc ».
Un historien régional du 19° siècle, Bélisaire Ledain, attribue la construction à François de Tournon, né en 1489. Aucun document ne justifie cette logique, et cela semble maintenant tout à fait contestable.
On peut penser à la générosité royale : selon d'autres sources ce serait Charles VII (vers 1487) ou François I° (au début du 16°) qui aurait impulsé le projet du commandeur de l'époque. La collégiale serait donc sortie de terre autour de 1500.
Pendant les guerres de Religion, l'église et la commanderie sont détruites puis laissées à l'abandon. Il faut attendre 1654 pour que l'ensemble renaisse par la volonté du Père Caron, le nouvel abbé.
La communauté qui s'installe à la Lande après le chapitre de l'ordre de 1657 comporte quatre religieux qui réparent et modifient l'église. Le projet prévoit de la raccourcir pour y aménager une sacristie ce qui suscite des oppositions locales.
L'église occupait donc tout l'espace qui correspond à l'église actuelle plus la sacristie et le bureau d'accueil, soit 108 pieds de longueur (35,08 m) sur 25,3 de large (7,63 m). Les autels de la vierge et de Saint Jean Baptiste étaient contre le jubé, aux deux côtés de la porte du chœur.
Au moment de la Révolution, les biens de la commanderie sont vendus comme biens nationaux. Ils restent propriété privée jusqu'en 1843 : à ce moment-là, le propriétaire décide de donner à la commune, la commanderie et la collégiale afin que cette dernière soit rendue au culte (La paroisse avait été rattachée à celle des Groseillers).
Le verger conservatoire
Ce lieu de calme et de détente particulièrement agréable présente une centaine de variétés de pommiers, poiriers, raisins et rosiers.
Créé à l'occasion des travaux de rénovation de l'ensemble, il a pour vocation de garder la mémoire de nombreuses espèces devenues rares. Il est entretenu aujourd'hui par le personnel communal.
Depuis quelques années, la gestion est suivie par le FREDON qui renseigne les propriétaires sur l'état sanitaire de leurs vergers et encourage une gestion sans pesticide par ses conseils et sa vigilance.
Les fruits peuvent être ramassés par les visiteurs (renseignements auprès de la Mairie de Saint-Marc-la-Lande et de La Maison du Patrimoine).
Le jardin de plantes médicinales
Comme le verger, il est de création récente. C'est une jeune collection de plantes locales connues pour leurs actions curatives mais qui peuvent s'avérer dangereuses. Traditionnellement, nos ancêtres les récoltaient pour se soigner. Contre le mal des ardents, les Antonins utilisaient une préparation composée de 14 plantes dont certaines sont présentes dans le jardin.
Au Moyen Âge, chaque monastère possédait un jardin de plantes médicinales, un verger et un jardin potager. Le jardin de plantes médicinales était entretenu par le moine apothicaire, et seulement par lui. Ce jardin constituait une sorte d'herbier grandeur nature des plantes utilisées pour les soins. Les paysans récoltaient leurs plantes dans la nature et pouvaient vérifier auprès du moine et dans le jardin la pertinence de leur cueillette.
Une double protection était instaurée sur le jardin de plantes médicinales :
- la première, du fait que seul le moine apothicaire s'occupait du jardin (protection du savoir de l'Église) ;
- l'autre, par un "enclos" contre les gelées et les bêtes, et par des bordures de buis pour éviter que les plantes ne poussent au-delà de l'endroit où elles étaient cultivées. Le plan du jardin du cloître représentait une croix orientée vers l'est afin de montrer qu’il s'agissait de plantes "sacrées".
A Saint Marc-la-Lande, le plan du jardin de plantes médicinales ne reprend pas la forme de la croix : il s'agit d'une reconstitution dans l'esprit et non d'une reproduction.